mercredi 28 mars 2012

Signature à Nantes

La tête plongée dans des ateliers d'écriture en milieu scolaire dont je vous parlerai peut-être plus tard, je n'ai pas vraiment le temps d'écrire de post en ce moment.
Je voulais toutefois vous signaler que je serai en signature pour ma pièce, Elégie, dimanche de 15h à 17h au Château des Ducs de Bretagne, à Nantes.


Vous pourrez aussi en profiter pour visiter l'exposition Nantaises au travail. Nous serons le premier dimanche du mois et l'entrée sera gratuite pour tous.
A dimanche !

mercredi 7 mars 2012

Paris, ses gris, ses orangés...

... ou le plaisir d'une ombre précise qui ne touche pas aux toits de zinc et de la lumière d'un coucher de soleil.


Parfois, ça a du bon de vivre au sixième !

mardi 6 mars 2012

3. Le Rendez-vous (étape 1)

POLE EMPLOI, MON AMOUR
Chapitre 3
Le Rendez-vous (étape 1)


J'arrive essoufflée à 11h31. Devant le guichet, il y a pas mal de monde. Deux jeunes filles accueillent les gens, vérifient leurs rendez-vous et cochent les noms sur une longue liste. Elles ont l'air débordées, fatiguées et vaguement désespérées. Devant moi un homme d'une bonne cinquantaine d'années pleure : cela fait des mois et des mois qu'il galère et qu'on le traîne de Pôle Emploi en Pôle Emploi. Pour ce rendez-vous, sans qu'on le lui ait précisé, ils ont encore changé le centre auquel il doit se rendre. Il a rendez-vous aujourd'hui, à 11h30, mais... dans un autre lieu ! S'il ne se présente pas, il sera radié. La jeune femme qui s'occupe de lui lui explique très doucement qu'elle ne peut rien faire. Il s'en va. En pleurant.

C'est mon tour. J'explique que j'ai rendez-vous, mais que je n'ai pas reçu la convocation. Elle me regarde d'un air soupçonneux. Elle finit par chercher mon nom sur la liste. J'y suis. Elle le coche et me demande d'aller m'asseoir dans un espace où des chaises sont réunies en cercle. Je m'installe. Une petite fille court, en riant. Des gens de tous âges sont assis autour de moi. Ici, on ne se parle pas, on ne se regarde pas. Je croise tout de même le regard d'un homme, au bout de quelques longues minutes. Je lui souris. Il a l'air surpris.

Une femme appelle "Mlle Courtois". Personne ne réagit. Je finis par me lever et je lui explique que mon nom est "Courtin" et pas "Courtois". Elle a l'air de s'en foutre royalement.
Nous traversons une pièce tout en longueur, comme un grand couloir. D'un côté, des murs bas séparent les "bureaux" dans lesquels nous sommes reçus les uns des autres. Rien pour les séparer de l'espace où nous nous avançons. Elle finit par s'installer derrière un bureau libre. Je m'installe en face, sentant dans mon dos d'autres chômeurs avancer vers leurs rendez-vous.
Elle m'explique que je verrai deux personnes aujourd'hui : l'ANPE et les Assedic ont beau avoir fusionné, le personnel a été formé dans le cadre de l'une ou de l'autre des agences. Elle, elle s'occupe de l'aspect "Assedic" de mon dossier. Elle me donne un long dossier à remplir et me demande si j'ai bien amené les papiers demandés. Je lui affirme n'avoir jamais reçu la convocation. Elle vérifie dans le système. Mon nom est bon, la rue et le code postal aussi, par contre, ils se sont trompés de numéro : il ont envoyé mon dossier au 13 et non au 134 de ma rue !
Elle m'assure que ce n'est pas grave, corrige l'erreur puis me demande d'apporter les papiers et le dossier rempli le plus vite possible. Je lui pose une ou deux questions, concernant notamment une formation que j'ai repéré. Elle m'explique que son "collègue-ANPE" y répondra, qu'elle n'en sait rien. Puis elle me renvoie dans la salle d'attente.

Je me réinstalle. La petite fille n'est plus là. Dommage. Ça mettait un peu de vie dans ce lieu sinistre. Je décide de m'attaquer à mon dossier pour gagner du temps. 
La dame que j'ai vu a rempli la première page à la main. Sur la ligne "nom", elle a écrit "Courtois". Je retourne dans le couloir pour lui faire part de son erreur. Quelqu'un m'intercepte et me demande de retourner m'asseoir. Je tente de m'expliquer, mais on ne m'écoute pas.
Docile, je m'installe une fois de plus. Tant pis. Je l'expliquerai à la deuxième personne que je verrai, le "collègue-ANPE". Il saura sans doute quoi faire...